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7 mars 2022

INTERVIEW – Paul-Georges Ntep : « Plus tard, on me classera peut-être dans la catégorie des ‘ils auraient pu être…’ »

Après avoir connu la Ligue 1, la Bundesliga ou encore la Süper Lig turque, Paul-Georges Ntep joue désormais pour le club portugais du Boavista depuis l’été dernier. A 29 ans, l’international camerounais cherche désormais à profiter en toute quiétude de sa passion. Après avoir connu une ascension express puis des moments plus difficiles par la suite. Entretien sans langue de bois.

Petite question hors football pour commencer. Entre 2019 et 2022, tu as connu quatre villes : Wolfsburg, Kayseri, Guingamp et Porto. Quel est le meilleur endroit pour vivre ?

Je dirais Porto ! Il y a plus de soleil. La Bretagne, j’ai plus de connaissances mais Porto, c’est plus grand, le climat est agréable, les gens sont accueillants. Porto est une ville touristique avec pas mal d’étrangers dont pas mal de Français. C’est grand sans être saturé comme Paris par exemple. C’est agréable.

Tu es désormais à Boavista mais nous allons revenir sur tes débuts et même un peu avant. Durant ton adolescence, tu es recalé à plusieurs essais effectués dans des clubs de L1 ou L2 (NDLR : Lille, Saint-Etienne, Nantes, Troyes, Toulouse, et même Auxerre une première fois). Comment fait-on pour se relever d’autant d’essais non concluants ?

C’est vrai que j’ai connu ce cas-là tout comme certains de mes amis. Après, on relativise. Quand j’étais jeune, je faisais du foot sans avoir forcément à l’esprit, l’idée d’en faire mon métier plus tard. C’était surtout l’occasion d’avoir une activité avec mes potes. Certains clubs où je suis allé me proposaient d’offrir la licence à mes potes et moi. A la base, c’était pour ça.

Quand on avance dans l’âge, en U13, U14, U15, on rencontre des clubs en Fédéraux, en Nationaux, on se voit jouer contre des joueurs évoluant dans des structures pros et on se dit « Pourquoi pas nous ? ».

Quand a eu lieu le délic ?

Arrivé à 16 ans à Brétigny-sur-Orge, je me suis dit que si je ne signais pas cette année-là, j’allais me consacrer davantage aux études. D’autant plus que c’était une année décisive pour le bac. A la base, le foot, c’était pour être avec mes potes et j’avais d’autres projets via le cursus scolaire.

Certains potes qui ont pu se dire : « je vais lâcher le foot, je vais me consacrer à autre chose », n’ont pas eu ma chance. Quand on était en U16 Nationaux à Brétigny-sur-Orge, le club était en partenariat avec Auxerre qui était souvent venu nous superviser cette année-là. Nous étions dans la poule du PSG et on avait fini deuxièmes derrière eux, une sacrée performance pour un club amateur. Après toutes ces années en amateur dans la région parisienne, c’est cette année-là qui fut décisive pour moi quand j’ai eu des amis qui n’ont pas pris le foot autant à cœur jusqu’à ce moment-là. Il faut être patient.

Tu files donc à Auxerre où tu démarres ta carrière professionnelle. Au bout d’une saison et demie en Ligue 2 où tu flambes (15 buts), tu suscites beaucoup d’intérêt. Comment un jeune joueur, avec un parcours assez atypique, a géré toutes ces sollicitations à ce moment-là ? Le fait de voir son nom partout dans les journaux ?

A cette époque, j’avais la chance d’avoir une certaine maturité par rapport à ça. C’était gratifiant de voir son nom dans les journaux mais ça s’était enchaîné tellement vite que j’avais encore en mémoire le fait d’être en amateur quelques saisons auparavant. Je voulais juste profiter et ne pas tirer de plans sur la comète. C’est sûr qu’au bout de ma première saison en Ligue 2, lorsque je reçois une offre en provenance du Qatar avec un salaire qui dépasse le million, ce n’est pas simple de garder les pieds sur terre. Je fais du foot pour le plaisir et pas forcément pour le succès ou la reconnaissance des gens dans la rue.
Je voulais juste prendre du plaisir au haut niveau par rapport à tous les sacrifices que tu fais depuis que tu es jeune : les départs à 4 ou 5 heures du matin, quand tu pars en colonie pour faire des tournois. Quand t’arrives à ce niveau-là, ce n’est pas pour la gloire mais pour la passion du football.

J’ai aussi eu la chance d’avoir un entourage qui ne me répétait pas sans cesse les rumeurs publiées dans les journaux. Je n’avais pas cette pression au quotidien. En plus, Auxerre était une ville simple, un club très familial, il n’y avait pas un emballement médiatique comparé à des clubs plus huppés où certains jeunes explosent.

Pendant cette période auxerroise, tu participes aussi au Tournoi Maurice Revello 2013 (ex-Tournoi de Toulon) où tu brilles avec notamment des buts face à la Colombie et au Portugal. Quels sont tes souvenirs ? Est-ce que tu penses que cela a contribué à accentuer l’attention autour de toi ?

Oui, forcément. Je me rappelle que c’est un tournoi que je voulais absolument faire, ce qui n’était pas le cas de tous mes coéquipiers car cela arrivait en fin de saison (rires). Moi, je trouvais que c’était la suite logique, c’est une compétition avec beaucoup de jeunes talents qui y étaient passés. J’ai pris plaisir à découvrir et disputer le Tournoi Maurice Revello.

Malheureusement pour notre génération, le Tournoi  se jouait la même année que la Coupe du Monde U20 remportée par la France donc nos performances ont été un peu éclipsées !

Paul-Georges Ntep au duel avec l'international colombien Helibelton Palacios lors du Tournoi Maurice Revello 2013

Après ce Tournoi Maurice Revello 2013 réussi avec l’équipe de France et tes performances très remarquées à Auxerre, tu signes à Rennes. En Bretagne, tu réalises également une saison et demie de haute volée en Ligue 1 (14 buts) puis ta progression est freinée notamment par des blessures. Au vu de ton début de trajectoire à Rennes, est-ce que tu éprouves des regrets ?

Si j’avais eu… (il marque un temps d’arrêt). Aujourd’hui, beaucoup de jeunes ont des préparateurs personnels et font attention à leurs corps. A l’époque, ce n’était pas aussi banalisé et si j’avais eu ce suivi extrasportif, peut-être que cela aurait pu éviter certaines choses que j’ai eues mais je pense que ce qui m’est est arrivé est aussi dû à ma génétique.

Si ce sont des blessures musculaires, cela peut s’arranger avec le temps mais la double fracture que j’ai subie, c’est en rapport avec ma configuration osseuse. Je ne pense pas que j’aurais pu y faire quelque chose. On ne sait pas. Peut-être que des petits détails en plus auraient changé quelque chose mais franchement je relativise. Ce qui devait m’arriver devait arriver.

Certains ont percé alors qu’ils n’y étaient pas prédestinés et ont fait une carrière au-delà de leurs espérances, peut-être que moi on me classera plus tard dans la catégorie des « ils auraient pu être ceci, ils auraient pu être cela ». Je ne vais pas dire que j’ai accompli ce que je voulais accomplir dans le football mais j’ai pris du plaisir. Le football a toujours été ma passion, ça m’a permis de voyager, de découvrir des choses, d’aider ma famille, de leur faire voir des choses. Je ne peux pas dire que j’en tire des regrets. Les périodes de blessures m’ont aussi développé en tant qu’homme, de mettre du plomb dans la tête. C’était une période où tu arrives à un certain niveau et tu te prends parfois pour un autre. Sur le plan humain, ça m’a servi.

En mai 2015, tu déclarais : « Quand je suis arrivé à Auxerre, j'ai été gourmand. En un an, je suis passé des U18 à l’équipe première et à l’équipe de France U18. J'en ai voulu plus. J'ai pris la grosse tête. »
Tu viens de parler d'un suivi au niveau physique que tu aurais aimé avoir, est-ce que tu aurais également voulu être accompagné afin d'affronter mentalement le haut niveau et
 toutes les sollicitations que cela peut engendrer ?

Je pense qu’à une certaine époque, j’aurais aimé que ma famille soit plus proche de moi. Mes parents sont au Cameroun et j’aurais aimé avoir la possibilité d’être plus souvent avec eux afin de parler davantage de l’aspect footballistique. Rentrer chez soi et avoir quelqu’un à qui parler de sa situation actuelle.

Je n’ai pas fait non plus de grosses erreurs. Les gens pensent que j’étais arrogant mais ceux qui me connaissent vraiment savent que je n’étais pas une personne irrespectueuse. J’avais beaucoup de confiance en moi. J’ai pu être maladroit mais jamais méchant. Je n’ai jamais voulu rabaisser les gens.

Tu as toujours été un joueur atypique, on se souvient tous notamment de ce fameux but contre Reims que tu marques de la tête, à quatre pattes, dans les buts vides… Quelle est ta conception du football ?

Le foot, c’était pour être avec mes potes et j’ai toujours cherché à prendre du plaisir. Mais prendre du plaisir, c’est le cas uniquement quand tu gagnes. Je n’en prends pas si je fais 10 dribbles mais que mon équipe se fait laver (sic). Je veux être le plus efficace possible dans la gagne tout en prenant du plaisir.

A un moment donné, cela a pu me porter préjudice en pro : certains pensaient que je cherchais davantage à prendre du plaisir balle au pied mais que ça me plaisait moins quand ne je ne l’avais pas. C’est vrai car j’avais les capacités pour prendre du plaisir offensivement en créant des différences, du coup je me reposais parfois là-dessus en oubliant le côté défensif et hargneux que certains coachs demandent au haut niveau.

En tout cas, le football, selon moi, c’est des émotions à partager sur le terrain et avec des gens en tribunes. On l’a bien vu pendant la période COVID. Quand tu réalises des performances sur le terrain mais sans personne avec qui les partager, il manque ce ressenti avec les tribunes. Le football, ce sont des émotions, cela passe par des résultats mais aussi du plaisir sur le terrain. Cela peut être du jeu combiné ou des actions individuelles, c’est le foot offensif.

Après le Stade Rennais, tu t’engages avec Wolfsburg, en Bundesliga, où ça se passe mal, du moins sur le papier. Avec le recul, quelles sont les raisons ? Tu as parlé dans une interview de moments d’incompréhension…

J’ai ressenti de l’incompréhension par rapport à la personne que j’étais et le jeu qui était le mien. Leur mentalité est complètement différente de la mienne, en tant que joueur de football j’entends. Le jeu prôné par l’équipe n’était pas forcément celui qui me caractérisait. Au bout de 2 mois, le coach qui me fait venir s’en va (NDLR :  Dieter Hecking). Son remplaçant (NDLR : Valérien Ismaël) part au bout de 6 mois. Tu devais constamment te réadapter à autre chose.

Les coachs venaient et ne prenaient pas forcément le temps de comprendre qui est qui, qui est comment. Il n’y avait pas forcément cette réflexion : « Comment est-ce que je peux mener ce joueur à mettre ses qualités au service du collectif ? ». A Auxerre, j’avais connu ça avec un coach comme Bernard Casoni qui venait me parler avant chaque entraînement, j’avais besoin de ce relationnel avec le coach. En Allemagne, je n’ai pas connu ça : c’est une mentalité différente et tu dois rentrer dans le moule. Tu dois faire ci, on te demande ça et en termes de statistiques tu dois apporter ça. Ils s’intéressaient plus à ce que tu pouvais apporter niveau statistiques qu’à ton rendement réel. C’était un frein pour moi. Sans oublier les blessures. Cela a été un choc brutal par rapport à ce que j’ai connu en France.

 
 
 
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Après Wolfsburg, tu connais un prêt à Saint-Etienne puis une expérience en Turquie, à Kayserispor. L’aventure tourne court. On parle de salaires impayés, quelle est la réalité ?

Je passe six mois à Saint-Etienne puis je rentre à Wolfsburg qui ne me fait pas jouer pendant une saison entière. On arrive à l’été 2019 avec la possibilité d’aller dans un club de Premier League. J’y vais, je fais la visite médicale : malheureusement, l’accord ne se fait pas au dernier moment avec Wolfsburg pour un point bidon. Du coup, je dois retourner en Allemagne mais le club m’a prévenu que j’avais passé toute une saison hors de l’équipe et que l’exercice à venir risquait d’être identique. 

"Je signe fin août à Kayserispor et jusqu’au moment où je pars en novembre, je n’ai pas été payé par le club. Pas un centime !"

Tous les mercatos étaient fermés à ce moment-là. Je suis contacté par Kayserispor, un club dont le coach me connait, a conscience du joueur que j’ai pu être et qui va me donner le temps de jeu nécessaire pour arriver à retrouver des bonnes sensations. J’y vais : en termes d’infrastructures, c’était top. Je signe fin août et jusqu’au moment où je pars en novembre, je n’ai pas été payé par le club. Pas un centime !
ls m’ont donné une petite prime à la signature en arrivant dont une grande partie est allée à un agent turc qui avait fait le deal. Cet argent n’est pas resté sur mon compte en gros. Pour le logement, ils ont essayé de débloquer un peu d’argent mais après…
Le club a fait des ventes aux enchères via des maillots, a organisé une collecte dans la région et l’agglomération de Kayseri. De l’argent a été récolté mais les dirigeants n’ont pas payé les salaires avec. Le président est parti, le coach aussi : j’ai eu 5 coachs en 3 mois ! Je n’ai perçu aucun salaire et les différents coachs ne m’ont pas fait jouer. C’était assez fou ! C’était une situation particulière…

Quand je résilie mon contrat en novembre, 8 autres joueurs partent aussi pour salaires impayés. Quelques semaines plus tard, en janvier, ils recrutent 8 joueurs ! Là, je ne comprends pas : les clubs s’engagent à payer des salaires, ils ne le font pas mais ils sont autorisés à recruter derrière !

Ce que tu nous décris est assez incroyable...

Aujourd’hui, nous sommes en 2022, ils ont été condamnés à me régler mes salaires et ils ne l’ont toujours pas fait ! La chance que j’ai eue à Kayserispor, c’est que j’étais prêté par Wolfsburg donc 50% de mon salaire était payé par Wolfsburg. Des joueurs arrivant en Turquie demandent une avance de 6 mois pour avoir une certaine sécurité et ne pas devoir commencer à compter leur argent pour payer leur logement ou autre. Malheureusement, tu ne connais pas ce cas de figure dans un ou deux clubs mais bien plus. Cela n’arrive pas qu’en Turquie mais ils sont coutumiers du fait.

Au Portugal, tu as des retards de paiement par exemple mais eux au moins, ils paient ! Quand je pars de Turquie, je parle avec Brice Djadjédjé et il m’apprend qu’en plus de sa situation à Kayserispor, son club précédent (NDLR : Ankaragücü)  lui devait 7 mois de salaire ! Tu changes de club et tu en arrives à un point où tu n’es pas payé pendant un an, tu es bénévole quoi ! Le football, c’est une passion mais le bénévolat, ça ne t’engage pas sur le plan physique. Tu fais un métier où tu peux avoir une blessure qui remet en cause ta carrière. Comment tu fais si tu te pètes les croisés et que tu te retrouves seul avec toi-même pour te soigner et trouver un club ? C’est pour ça que j’ai résilié. Je l’ai fait en novembre et j’espérais trouver un truc au mercato hivernal : ça ne s’est pas fait et derrière il y a eu la pandémie du COVID-19. J’ai passé 6 mois à la maison…

Comment as-tu vécu cette période sans football justement ?

Encore une fois, la vie m’a donné une leçon. Le jour où le football va s’arrêter, mon quotidien sera d’être à la maison, devoir se débrouiller et trouver d’autres centres d’intérêt. Cela a été une vision avant l’heure de ce qu’était la vie hors football. C’était certes dans un contexte de pandémie mondiale mais c’est un peu pareil pour tout le monde. Ça m’a permis de me préparer encore plus à l’après-carrière, ça m’a donné le temps de voir ma famille et mes amis. Pendant une carrière, tu es éloigné de tes proches même s’ils viennent te rendre visite de temps en temps. Ça m’a permis de me lancer dans certains projets avec des amis hors foot. Depuis, je continue là-dessus tout en prenant du plaisir en faisant du football.

En février 2018, au Parisien, tu déclares. « J'ai une tige de 30 cm dans chaque jambe. Un corps étranger que je dois garder toute ma carrière, pour aider à solidifier l'os. Le cerveau et le corps, ils les ressentent. Parfois, c'est dur ». Dur dans quel sens ? Au quotidien ?

Je voulais juste dire que j’ai un corps étranger dans mon corps, comme des gardiens qui ont des plaques pour solidifier l’os. Personnellement, ça a mis du temps pour être assimilé dans mon corps, en période hivernale notamment, je le ressentais que ce n’était pas fluide. Ça me gênait sur l’enchainement mais ce n’est pas comme si ma carrière devait s’arrêter ! Djibril Cissé s’est remis de deux fractures, ce n’est pas impossible de jouer au foot avec ça.

Les gens s’interrogeaient : pourquoi après mes performances à Rennes, mon arrivée en équipe de France et mon transfert en Bundesliga, j’étais revenu sur la pointe des pieds à Saint-Etienne ? J’avais juste dit que mon corps a eu une période d’assimilation et que j’étais revenu en France, à Saint-Etienne pour retrouver du plaisir et l’enchainement des matchs. En termes de groupe et de coaching avec Jean-Louis Gasset (NDLR : l’entraîneur de l’ASSE entre décembre 2017 et juin 2019), ce sont des sensations que je n’avais pas connu depuis l’AJ Auxerre. On était un groupe de potes. C’est un peu ce qui se passe pour eux cet hiver : un coach très proche des joueurs est venu, a réalisé un recrutement malin et a mis tout le monde au diapason. Tout le monde tire dans le même sens et tant mieux pour eux !

"Un conseil aux jeunes joueurs : s'ils peuvent jouer en France, qu'ils le fassent !"

C’est ce qui est dommage dans le football : aujourd’hui, le côté humain se perd parfois dans l’appréhension de certains coachs. Est-ce qu’on leur donne le temps de… ? Tu viens dans un club, tu dois emmener tes joueurs à penser comme tu veux jouer. Tu dois créer une émulation pour donner envie à tes joueurs de suivre. Le côté humain se perd dans le football. Il se perd aujourd’hui aussi car le coach a des impératifs. S’il ne fait pas de résultats, il part au bout d’une demi-saison. Il a son poste à sauver et il n’a pas forcément le temps de faire ami-ami avec les joueurs. C’est le monde dans lequel on vit aujourd’hui…

Je suis allé en Allemagne : 5 coachs en 3 ans. En Turquie : 5 coachs en 3 mois. Si je peux donner un conseil aux jeunes joueurs : s’ils ont la possibilité d’évoluer en France, qu’ils le fassent ! Du moins pour le début de leur carrière. C’est encore l’un des rares championnats où on fait confiance aux coachs, où on peut évoluer de manière stable et structurée. Quand tu pars à l’étranger, si tu ne tombes pas au bon moment, au bon endroit, c’est toi et ta chance (rires) !

Après un petit tour à Guingamp, direction Boavista. Tu vas fêter tes 30 ans en juillet. Que te fixes-tu comme but pour les années restantes dans ta carrière ?

Mon but est de retrouver ce qui faisait mon jeu, l’insouciance, ce plaisir-là, de ne plus jouer avec la crainte. C’est que du plaisir pour moi maintenant. Je suis dans un championnat qui me correspond niveau jeu, ça cherche à jouer. Boavista est un club familial avec une bonne entente, un club historique avec pas mal d’attentes car il a été champion du Portugal par le passé, ce qui n’est pas le cas de tous les clubs du pays.

Je ne me fixe plus de plans ou de projets. Je veux juste profiter de mon corps et de ma passion. Je suis dans une très belle ville, dans un bon championnat. Si je peux y rester, j’y resterai. C’est un championnat très disputé hormis les trois gros qui font leur championnat à eux. Chaque week-end, tu as des gros matchs.

 
 
 
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Il y a eu la Coupe d’Afrique des Nations 2021 organisée en début d’année au Cameroun. Tu es international camerounais, tu n'as pas pris part à cette CAN. Comment te sens-tu par rapport à la sélection ? Il y a bientôt une double confrontation décisive pour le Mondial 2022 contre l’Algérie…

J’étais appelé cette saison par le Cameroun suite à mes débuts avec Boavista. Juste avant d’y aller, j’ai eu un pépin qui ne m’aurait pas permis d’être à 100%. J’ai dû renoncer à ma sélection du mois d’octobre. En novembre, je n’ai pas été convoqué. Ensuite, le sélectionneur (NDLR : Toni Conceiçao. Remplacé ces derniers jours par Rigobert Song) est parti avec son groupe à la CAN. J’ai un peu de regrets car j’avais rejoint la sélection nationale du Cameroun notamment pour jouer cette CAN à domicile, pour la fierté des parents et de la famille. Maintenant, il y a un rassemblement en mars et c’est dans un coin de ma tête. Des matchs compétitifs comme ça, c’est motivant quand tu es professionnel. Je ne suis pas quelqu’un qui planifie, je sais que ça passe par des performances au quotidien. Il faut que je sois performant avec mon club. Si ça se passe bien, ça devrait le faire. La double confrontation contre l’Algérie pour une place en Coupe de Monde, ce sont des matchs qu’on a envie de jouer.

Propos recueillis par Amayes Brahmi -

Crédits photo : Boavista

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