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13 septembre 2021

INTERVIEW : Kessya Bussy : « Quand on travaille dur, ce n’est pas pour rien »

Lorsqu’en mai 2019, elle prend part à la Sud Ladies Cup, Kessya Bussy n’est alors qu’au début d’une carrière qui ne se matérialise qu’en rêves. Depuis, deux années se sont écoulées et les rêves ont embrassé la réalité : la milieu offensif a rejoint la D1 Féminine et l’équipe de France A, le tout à seulement 20 ans. De nouveau convoquée chez les Bleues pour le rassemblement de septembre, la joueuse du Stade de Reims nous a accordé un entretien dans lequel elle aborde ses débuts, son club, la sélection mais aussi ses espoirs pour l’avenir.

Kessya, quels souvenirs gardes-tu de ta participation à la Sud Ladies Cup avec l'équipe de France U20 en 2019 ?

J’ai trouvé que c’était un super tournoi, on était bien encadré, et puis c’était la première fois que je jouais dans une nouvelle catégorie car j’étais surclassée. Normalement en sélections, on ne joue quasiment que contre des équipes européennes et c’était super intéressant au niveau sportif et humain d’affronter d’autres équipes. Ça nous aide à varier notre jeu, car en Europe, on voit toujours un peu le même jeu et les mêmes tactiques, alors que chez les autres continents, c’est intéressant de voir comment elles se comportent. Tout ça nous avait aidé pour l’Euro U19 ensuite. Je me souviens notamment du match contre la Corée du Nord, qui avait été solide malgré ses petits gabarits ou de celui contre le Gabon, qui n’avait rien lâché malgré le score. C’est là qu’on a compris que c’était le mental qui primait sur le physique.

Tu n’avais que 18 ans à l’époque, qu'est-ce que t'a apporté cette compétition et ton passage en Equipe de France ?

Ça ne faisait pas longtemps que j’étais en U19, je venais d’être surclassée, et ce tournoi m’a permis de prendre confiance. J’ai eu du temps de jeu, j’ai vu qu’on me faisait confiance. J’ai compris comment il fallait jouer à ce niveau-là, comment il fallait faire les efforts défensifs et offensifs… Tout ça m’a aidé.

Vous aviez terminé 3es de la Sud Ladies Cup en 2019, cela vous a aussi permis de progresser en tant qu'équipe et de remporter l’Euro U19 quelques semaines plus tard…

Oui, ça nous a aidé aussi tactiquement. C’est lors de la Sud Ladies Cup qu’on a commencé à travailler notre plan tactique et notre projet de jeu et qu’on a pu former un groupe aussi. On allait partir à l’Euro dans les semaines suivantes et ce tournoi nous a aidé dans la préparation. En plus, on est parti longtemps et ça nous a permis de toutes nous entraider avec les filles, sur le plan scolaire notamment.


Kessya Bussy face au Mexique lors de la Sud Ladies Cup 2019

« Sans Gilles Eyquem, je n’en serai pas là »


Peux-tu nous parler du sélectionneur Gilles Eyquem, qui vous a accompagné jusqu’au titre européen en 2019 ?

Sans lui, je n’en serai pas là. C’est un super coach, il m’a appris énormément de choses sur le plan tactique et m’a insufflé cette envie de me battre. Je ne pensais pas être surclassée et il m’a fait confiance, je l’en remercie. Il est bienveillant, il donne sa confiance aux joueuses. C’était vraiment une super expérience d’être à ses côtés durant une compétition internationale comme l’Euro U19.

Tu as depuis rejoint l’équipe de France A, avec qui tu as connu ta première cape en juin dernier. Qu’as-tu ressenti à ce moment-là ?

Une immense fierté. Tout le monde rêve d’intégrer l’équipe de France, c’était mon rêve depuis petite. J’étais honorée mais je me suis aussi dit que ce n’était que le début, que maintenant il fallait y rester et travailler encore plus. On se rend compte que quand on travaille dur, ce n’est pas pour rien car derrière il peut arriver des surprises comme celle-ci. Je suis super contente d’y retourner à nouveau. C’est aussi grâce aux coachs et aux coéquipières que j’ai connus jusqu’à présent et qui m’ont toujours fait confiance. Je leur suis reconnaissante.

Tu as réussi une excellente saison 2020-2021 avec le Stade de Reims (5 buts et 4 passes décisives) alors que c’était ta première année en D1 et que tu venais d’arriver au club. Comment tu expliques cette réussite et cette adaptation si rapide ?

Le club, le staff et mes coéquipières ont été top avec moi, tout le monde m’a accueilli les bras ouverts et a été très sociable. Ils m’ont aidé quand j’avais des problèmes, ça m’a mis à l’aise et m’a donné envie de me battre. Chaque jour, on travaille pour progresser ensemble à l’entrainement. L’ADN du Stade de Reims, c’est de ne rien lâcher et notre devise, c’est que « tout est possible à ceux qui y croient ». C’est ça qui m’a porté et qui m’a aidé à réussir, on était toutes déterminées.

Tu figurais notamment parmi les nominées aux trophées UNFP pour le titre de meilleure espoir de la saison, as-tu été surprise ?

J’avoue que je ne m’y attendais pas du tout. En arrivant en D1, je voulais juste avoir du temps de jeu pour une première année à ce niveau, et de voir que j’ai été nommée dans cette catégorie, c’était une énorme surprise. J’étais super contente que Sandy Baltimore remporte le trophée car elle le méritait vu sa superbe saison. En plus derrière ça, j’ai été appelée en équipe de France. Ce sont des événements pour lesquels j’ai toujours travaillé.

« Mon poste, c’est 70% attaquer et 30% défendre »


Quels sont tes objectifs cette saison en club et en sélection, et tes rêves sur le plus long terme ?

Pour cette saison, faire encore mieux que l’an passé, avoir autant de temps jeu, marquer plus et faire plus de passes décisives. Aussi de continuer à être appelée en équipe de France, c’est toujours important de figurer dans les listes. Et puis être performante, ne pas avoir de blessures, et rendre fiers ma famille et mes amis. Je veux prendre du plaisir chaque jour. Mon rêve, c’est de remporter un titre avec l’équipe de France. On va continuer de travailler pour. On a plein d’ambitions, je suis sûre que ça va arriver.

Tu évolues à un poste offensif qui demande d’être souvent décisive, quelle vision tu as de ce rôle ?

J’ai un poste qui est déterminant, comme tous les postes. Mais il y a aussi un travail défensif important, il faut faire les retours et se dépasser pour récupérer le ballon. Si on ne fait pas ça, on ne peut pas attaquer. Certes, il y a les attentes autour des buts et des passes, mais j’accorde une énorme importance à défendre. Moi aussi, j’ai la pression de ne pas prendre de but. Mon objectif est de marquer ou faire marquer, mais défendre est aussi super important. Pour moi, mon poste consiste à 70% d’attaque et 30% de défense. C’est notre force à Reims, de défendre en équipe.

Que penses-tu du traitement du football féminin en France ? Est-ce que tu trouves qu’il est parfois trop dénigré et qu'il manque d'exposition dans les médias notamment ?

Je dirais que c’est mieux qu’avant mais qu’on a encore du chemin à faire. Sur pas mal d’événements, on voit que des fois, les gens ne sont pas au courant que l’équipe de France joue, par exemple. Alors que ça reste une sélection nationale et que ce sont des événements à ne pas manquer, c’est du foot. On a encore pas mal de marches à gravir. La D1 est mieux médiatisée, mais si on n’est pas abonné au diffuseur, on ne va jamais voir une pub pour le foot féminin sur les réseaux sociaux par exemple. Il y a encore pas mal de choses à faire, même si cela a évolué depuis plusieurs années.

Propos recueillis par Mathieu Lauricella

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