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5 novembre 2019

INTERVIEW – Elisa De Almeida : « La Coupe du Monde a changé certaines mentalités sur le football féminin »

Sa participation à la Sud Ladies Cup 2018, sa nomination parmi les meilleurs espoirs de la Division 1 en 2018-2019, sa récente signature au Montpellier HSC ou encore ses débuts en équipe de France : Elisa De Almeida, la défenseure tricolore de 21 ans, se livre dans un entretien exclusif !

En juin 2018, peu avant la Coupe du Monde U20, tu prends part à la toute première édition de la Sud Ladies Cup qui réunissait la France, l’Allemagne, les Etats-Unis et Haïti. Quels souvenirs en gardes-tu ?

Un très bon souvenir ! C’était un tournoi avec de grosses nations comme les Etats-Unis et l’Allemagne. En tant que joueuses, on est contentes de prendre part à des tournois comme ça. Personnellement, ça s’est super bien passé et l’organisation du tournoi était top !

A l’instar de beaucoup de joueuses actuelles, tu as commencé le foot en jouant avec des garçons. Comment était cette expérience et le regard des autres ?

J’ai eu cette chance d’être super bien intégrée dans mon équipe mixte. J’étais même le chouchou de l’équipe, les garçons disaient : « c’était notre fille et pas celle d’une autre équipe ! ». J’étais la seule fille de l’ensemble du club. Personnellement, c’est une expérience qui restera gravée en moi et que j’ai vécue avec beaucoup de plaisir. Je suis encore en contact avec tous les garçons avec qui j’ai joué quand j’étais petite.

Tu fais tes débuts en Division 1 à 18 ans avec le Paris FC lors du derby contre le PSG. Forcément spécial…

La première entrée en jeu, c’est déjà spécial mais le faire lors du derby, c’est d’autant plus spécial. J’étais rentrée en tant que numéro six en plus, ce qui n’est pas mon poste donc, forcément, j’étais un peu stressée. Quand on est sur le terrain, on prend tout ce qu’il y a à prendre, cela a été un moment inoubliable pour moi.

Tout est allé très vite avec le Paris FC où tu es devenue titulaire malgré ton jeune âge. Avec le recul, qu’est-ce qui a fait pencher la balance en ta faveur ?

Il faut demander aux coachs (rires) ! J’ai eu quelques opportunités à plusieurs postes même si ce n’était pas les miens au début comme celui de latérale droit. Je me suis toujours dit que si j’avais un jour l’opportunité de jouer en D1, je donnerais tout et c’est ce que j’ai fait. Ça avait l’avoir d’avoir plu aux coachs donc je n’ai pas à me plaindre. Ensuite, je suis repassé dans ma position principale dans l’axe. Mais comme je vous l’ai dit, demandez au coach (rires) !

L’un des moments forts de ton passage au Paris FC a été ta nomination parmi les meilleurs espoirs de la Division 1 pour la saison 2018-2019. Comment l’as-tu appris ? Est-ce que tu t’y attendais ?

Je ne m’y attendais pas du tout. Je l’ai appris via les réseaux sociaux, il me semble que j’ai été mentionné dans un tweet ou quelque chose dans le genre. Même en voyant l’information, je n’y croyais toujours pas. Forcément c’est une fierté d’être nominée parmi les cinq meilleures jeunes joueuses du championnat, surtout aux côtés des autres nominées.
On peut dire que c’est une sorte de récompense, on travaille toute l’année pour être la plus performante possible donc on ne peut être que satisfaite lorsque ça arrive.

Toutes ces joueuses ont d’ailleurs disputé la Sud Ladies Cup soit en 2018 soit en 2019. Que peux-tu nous dire sur Selma Bacha, Lea KhelifiSandy Baltimore et Marie-Antoinette Katoto ?

Ce sont de très bonnes joueuses. Je m’entends super bien avec toutes les nominées. J’ai joué avec elles en sélection nationale. Concernant Katoto, je la connais un peu plus, cela remonte à quelques années en arrière. Footballistiquement et même en dehors, il n’y a rien à dire, ce sont des jeunes à suivre !

Dans une vidéo publiée en février dernier, tu ne cachais pas que le Montpellier HSC était l’un des clubs qui t’attiraient. Quelques mois plus tard, tu rejoins effectivement Montpellier. Quelle image tu en avais à l’extérieur et maintenant que tu es dans le club ?

Une très bonne image, c’est un club assez familial. L’un des clubs montants du football féminin. C’est un plaisir de rejoindre le MHSC. Ce qui m’a convaincu, c’est le projet du club et celui du nouveau coach. Voilà ce qui a fait pencher la balance. C’est tout simplement l’un des meilleurs clubs du football féminin à mes yeux.

De l’extérieur, on a l’impression que le MHSC accorde beaucoup d’importance au football féminin. Est-ce que tu le ressens toi en tant que joueuse de l’équipe première ?

Totalement ! Louis Nicollin (NDLR : l'ancien président de Montpellier, décédé en juin 2017) misait beaucoup sur les filles et son fils Laurent, qui est désormais le président, en fait de même aujourd’hui. On le ressent beaucoup et c’est super.

Lorsque tu jouais au Paris FC, tu poursuivais encore tes études. Est-ce toujours le cas malgré ton transfert au MHSC et ton arrivée en équipe de France ?

Non. J’ai fini mon DUT l’année dernière et là j’ai mis mes études en stand-by pendant un an afin de m’adapter au rythme et aux nouvelles conditions d’entrainement. Avant, je ne m’entraînais pas le matin par exemple. Je verrais l’année prochaine pour continuer.

Tu as connu ta première convocation en équipe de France A et tu as même effectué tes débuts internationaux avec les Bleues. Qu'est-ce que cela change dans la vie de tous les jours?

Pas grand-chose si ce n’est que c’est un moment inoubliable de plus. Dans la vie de tous les jours, ça ne change pas grand-chose. Au début, on ne réalise pas et quand on réalise, on passe à autre chose. En essayant d’avoir d’autres sélections.

En tant que joueuse professionnelle, comment juges-tu l’impact de la Coupe du Monde 2019 sur le football féminin quelques mois plus tard ?

On en parle assez souvent avec les filles. L’euphorie et l’engouement du peuple français à l’instant T, il n’y avait jamais eu ça avant pour n’importe quelle compétition féminine, je pense. Cela a changé certaines visions et mentalités sur le football féminin. On le voit à travers les médias, on a pris un peu plus de place et j’espère que ça va continuer comme ça.

Tu dis que cela a changé les mentalités sur le football féminin. C’est-à-dire ?

Certaines personnes qui n’aimaient pas ça au début et qui critiquaient, nous avons peut-être réussi à les convaincre à regarder et leur montrer qu’il n’y a pas que les hommes qui peuvent jouer. Leur montrer que le football féminin existe et que ce n’est pas juste un sport de loisir.

Qu’est-ce qui doit encore changer pour que le football féminin franchisse un palier ? Pour que l’engouement perdure, que les joueuses se sentent encore plus à l’aise…

En France, je ne sais pas mais aux Etats-Unis, cela se développe bien. Ils sont plus en avance. D’autres pays comme l’Angleterre, l’Italie ou l’Espagne font tout pour que ça monte aussi. En France, ce qui manque, je ne sais pas…
Déjà, c’est bien que Canal+ ait acheté les droits TV de la Division 1 pour la retransmission des rencontres le week-end. Je ne demande que davantage évidemment. Si j’étais un média, j’investirais dans le football féminin mais bon je ne suis pas un média (rires) !

Propos recueillis par Amayes Brahmi - 

Crédits photo : Montpellier HSC

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