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13 novembre 2019

INTERVIEW – Marcel Tisserand : « En Bundesliga, les entraîneurs ne sont pas mécontents si un match finit à 5-4 »

Une soixantaine de matchs en Ligue 1, une participation à une soixantaine de matchs en Bundesliga, deux Coupes d’Afriques disputées… Marcel Tisserand présente un CV plus qu’honorable.
Désormais solidement installé au sein de la défense de Wolfsburg, l’international congolais de 26 ans a accepté d’évoquer divers sujets dans ce long entretien : ses « beaux souvenirs » du Tournoi Maurice Revello, la déception de la CAN 2019 avec les Léopards du RD Congo, son plaisir de jouer en Allemagne ou encore son objectif de connaître un jour la Ligue des Champions.

En 2013, tu es le capitaine de l’équipe nationale de la République Démocratique du Congo qui participe au Tournoi Maurice Revello. Quels sont tes souvenirs de cette compétition ?

C’était mon premier tournoi international. C’était une superbe expérience, l’occasion de jouer contre d’autres pays, notamment l’équipe de France où j’avais quelques copains. Ça m’a permis de jauger mon niveau à ce moment-là, de voir où j’en étais au niveau footballistique.

Justement, comment tu t’étais senti ? Rappelons que tu n’avais pas encore joué en Ligue 1 lorsque tu avais disputé le Tournoi…

Non du tout. J’étais seulement en CFA à Monaco. Le Tournoi était une sorte de vitrine pour moi pour être très honnête. J’arrivais à une année charnière qui devait décider si je passais avec les pros ou pas. C’était l’occasion de montrer mes qualités aux yeux du grand public. Je peux dire que ce tournoi m’a permis de me faire voir et dans les mois qui ont suivi, j’ai pu connaître mes premiers pas avec le groupe professionnel, signer mon contrat pro et ainsi de suite.

Marcel Tisserand face à son futur coéquipier en sélection, Neeskens Kebano, et son futur coéquipier en club, Paul-Georges Ntep lors du Tournoi Maurice Revello 2013.

Cette année-là, tu affrontes Neeskens Kebano qui jouait pour la France et qui est désormais ton coéquipier en sélection congolaise. Vous en avez reparlé ?

Oui, ça l’a bien fait rire. J’ai aussi parlé de ce match à mon coéquipier de Wolfsburg, Paul-Georges Ntep, qui était aussi dans cette équipe de France que nous avons affronté. Mais pas seulement, j’en ai parlé aussi à Giannelli Imbula, qui nous a rejoints par la suite en équipe nationale de la RD Congo, et également Layvin Kurzawa, vu que nous jouions ensemble à Monaco à l’époque. Ce sont toujours de beaux souvenirs.

Quand on va en équipe nationale A de la RD Congo avec Neeskens Kebano et Giannelli Imbula, je les chambre un peu avec ça : « Au début, vous étiez avec le coq, maintenant vous êtes avec les Léopards » (rires) !

« J’ai eu une éducation plus congolaise que française »

Pour rester dans cette thématique : contrairement à plusieurs joueurs nés en France, tu as pour ta part répondu assez jeune à l’appel de ton pays d’origine, à savoir la RD Congo. Pourquoi ?

Pour moi, c’était clair et défini. J’ai eu une éducation plus congolaise que française et au quotidien, on parlait le lingala chez moi. Ce qui fait que j’ai été imprégné par ça depuis tout petit. Pour moi, le choix a été vite fait. C’est pour ça qu’à l’âge de 17 ou 18 ans, mon choix était défini : j’avais eu une petite sélection avant le Tournoi Maurice Revello justement. En plus, les dirigeants de la fédération congolaise m’ont appelé en premier donc le choix était super simple.

J’avais eu quelques contacts avec l’équipe de France espoirs, avec Willy Sagnol, quand j’avais fait mes débuts en Ligue 1. On avait discuté un peu mais je ne me voyais pas trop aller en équipe de France sachant que j’avais déjà opté pour la RD Congo quelques mois auparavant.

Tu as donc connu les sélections de jeunes avec les Léopards mais paradoxalement tu ne comptes qu’une quinzaine de sélections avec l’équipe nationale A...

Quand j’ai commencé en pro, je voulais vraiment me concentrer sur ma carrière en club. C’est pour ça que j’avais fait une petite pause au niveau de la sélection. Je voulais vraiment démarrer ma carrière professionnelle. Je m’étais dit que si je faisais de bonnes performances en club, j’allais forcément être appelé. Je voulais vraiment bien débuter et m’installer dans le monde professionnel car comme tu le sais, ce n’est pas forcément évident de perdurer, de faire du chemin. Je voulais d’abord m’imposer en Ligue 1, m’imposer dans les clubs où j’étais prêté, à l’époque Toulouse et Lens. Ce n’était que des prêts, rien n’était encore fait.

Aller en sélection demande de l’engagement, notamment passer toutes les trêves internationales en dehors de son club. Sachant que je n’étais pas un titulaire indiscutable à cette époque. C’est pourquoi j’ai pris un peu de temps avant de rejoindre la sélection. Dès que j’ai senti que j’étais prêt, presque indiscutable dans mon club, j’ai pris la décision d’aller en sélection.

Ta dernière grosse expérience en sélection, c’est cette Coupe d’Afrique des Nations 2019 où la RD Congo s’est arrêtée en huitièmes de finale. Au vu de l’effectif, peut-on parler de réelle déception?

Bien sûr, c’est une grosse déception. Au vu de notre CAN précédente au Gabon en 2017 où on arrive en quarts de finale, on se devait d’atteindre au minimum le même stade de la compétition. On ne sait pas ce qui s’est passé, on est très déçus. Aujourd’hui, on en est tous conscients que beaucoup de choses auraient pu mieux se passer durant la Coupe d’Afrique. On va s’atteler à faire beaucoup mieux lors des prochaines échéances...

Comment tu as vécu cet après-CAN justement ?

Ça s’est passé normalement, je suis revenu à Wolfsburg avec un nouveau coach qui venait d’arriver. J’étais en retard par rapport aux autres joueurs, ce qui est normal quand on sort d’une compétition internationale. Il m’a fallu un peu de temps d’adaptation avec le système et la philosophie de l’entraîneur. Il fallait aussi permettre au coach de me connaître humainement et footballistiquement. Ce temps d’adaptation m’a permis aujourd’hui de m’imposer un peu plus dans cette équipe.

« La Bundesliga ? Différent de ce que j’ai connu en France où on joue pour ne pas perdre »

Peu après ta signature à Wolfsburg, tu disais : "Je veux m’imposer et franchir un cap à Wolfsburg. C’est un autre niveau, ce sont d’autres exigences." Est-ce que tu estimes avoir franchi ce palier ?

En arrivant à Wolfsburg, on arrive dans un club différent. Il fait partie des tops clubs européens même si depuis quelques années, Wolfsburg n’est pas trop à sa place. On peut voir sur cette saison ou bien même avant que je n’arrive que le club jouait souvent l’Europe. Cette saison, on retrouve la Ligue Europa et je trouve que c’est la place minimum de Wolfsburg en Europe. Forcément, cela nous permet de passer des paliers. J’ai passé deux ans avec pas mal de blessures, du coup j’ai pris un peu de retard sur mes objectifs initiaux. J’ai perdu un peu de temps je trouve mais je fais au mieux pour rattraper tout ça. Il me reste deux ans et demi de contrat et j’espère vraiment passer ce niveau. J’ai pour objectif de jouer la Ligue des Champions, de jouer dans des clubs au-dessus de Wolfsburg si c’est possible. En tout cas, je vais mettre toutes les chances de mon côté pour avoir ce niveau.

Tu es en Bundesliga depuis 2016, un championnat réputé pour être spectaculaire. Comment tu décrirais cette ligue en tant que défenseur ?

C’est vrai que c’est un championnat très attrayant avec pas mal de de buts. C’est la philosophie de l’Allemagne. C’est top. Les stades sont toujours pleins avec de superbes pelouses. On prend beaucoup de plaisir à jouer ici en Bundesliga, nous les défenseurs et encore plus les attaquants. En tant que défenseur, le but c’est de défendre nos buts mais là, les entraîneurs ne sont pas mécontents si une rencontre se termine à 4-3 ou 5-4. Même s’ils préfèrent qu’on gagne avec zéro but encaissé. Cela donne du spectacle !

C’est donc complètement différent de ce que tu as connu en Ligue 1 voire même en sélection ?

Bien sûr, c’est différent de la France où on joue pour ne pas perdre, pour éviter de prendre un but, où on a un peu peur. Ici, ce n’est pas un jeu frileux, c’est porté vers l’avant et le spectacle. On se fait plaisir et on veut faire plaisir aussi bien aux téléspectateurs qu’aux personnes présentes au stade.

Cette année, tu découvres la Coupe d’Europe avec Wolfsburg. Quelles sont tes impressions ?

Le rythme de jouer tous les trois jours, c’est nouveau pour moi, je l’ai connu un tout petit peu à Monaco mais je n’étais pas vraiment un acteur principal. Là, en étant sur le terrain, jouer tous les trois jours, c’est épuisant mais je trouve ça super. Je pense que comme tous les joueurs, on préfère jouer des matchs plutôt que de s’entraîner. Je prends du plaisir à jouer la Coupe d’Europe.

Et la vie à Wolfsburg, c’est comment ?

Tu vois comment est Sochaux ? Une ville automobile ? Et bien, Wolfsburg, c’est le même genre de ville ! La ville, c’est Volkswagen. Les gens travaillent soit pour Volkswagen soit pour le club. C’est une petite ville, pas très grande, familliale. On est entre Berlin et Hanovre, au milieu de tout. Il n’y a que sur le football qu’on peut se concentrer. J’ai connu Monaco et Toulouse notamment, quand j’arrive ici, c’est un peu bizarre mais on s’adapte. On vieillit aussi. Tant qu’on a un bon petit chez soi, tout va bien !

Un dernier mot pour finir ?

Je veux remercier le Tournoi Maurice Revello, que j’ai connu à l’époque sous le nom de Tournoi de Toulon, pour tout ce qu’il m’apporté et m’avoir mis le pied à l’étrier.

Propos recueillis par Amayes Brahmi - 

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